• Le cas du chow-chow a ceci de particulier, que ses plus grands amateurs sont tellement persuadés (voir fiers...) de ses "défauts", qu’ils en arrivent à les encourager chez leur chien, pour le porter aux nues et prouver que ce n’est pas vraiment un chien, mais presque une espèce à part.

    Il ne doit donc pas y avoir beaucoup de race pour laquelle on s’intéresse autant à remonter aussi loin dans le passé ! On trouve beaucoup d'information sur ses origines.

    Avec sa langue bleu noir, la largeur spécifique de ses os crâniens, ses postérieurs presque dénués d’angulation et ses pieds de chat aux doigts courts, son physique est certes très particulier.

    Mais son caractère est si particulier aussi (bien que proche des races japonaises comme le shiba et l’akita) que certains de ses amateurs rêvent qu’il serait autre chose qu’un chien...

    Un ours noir de Mandchourie ayant la même couleur de langue a amené l’hypothèse qu’il descendrait de l’ours, ce qui est génétiquement non fondé. D’ailleurs, le mouton d’Ouessant, noir, a aussi la langue bleu noir ! Par contre, Les canidés et les ursidés ont bel et bien un ancêtre commun, l’hémicyon, et on peut concevoir que dans les ramifications dues à l’évolution, le chow-chow soit, grâce à son isolement géographique en Asie centrale, plus proche de l’ancêtre commun...

    La paléontologie nous indique sa présence avec le peuple Aïnou au Sikhota Alin, région montagneuse au nord de Vladivostok, ce qui expliquerait son développement thoracique considérable. On dit d’ailleurs encore qu’il serait plus actif en très haute altitude.

    Il fut répandu en Asie par des peuples nomades et guerriers, tels les Tartares, qui l’ont utilisé pour la garde et la guerre, en plus de toutes les utilisations de chasse ou de berger pour lequel un chien était certainement nécessaire.

    Ses fanons de peau sous le cou le protègent très bien des morsures de prédateurs et il est resté un chasseur passionné capable de traverser des broussailles avec obstination pour arriver à son but, que ce soit un chat ou un mouton.

    En tant que gardien, on dit qu'il se contente de garder les gens immobiles jusqu’à l’arrivée de leur maître, et il fait bien comprendre que s’il le souhaite il peut mordre ! C’est surtout la nuit et en l’absence de son maître qu’il se montre extrêmement vigilant.

    Quelques siècles avant Jésus Christ, on le retrouve chien aristocratique de la dynastie Chou puis Han, ou il jouissait de grande considération, ce qui, avec un peu d'anthropomorphisme, fait bien penser à son noble caractère actuel ! mais devoir lever la tête pour voir sous ses sourcils peut être une explication moins poétique et plus pragmatique...

    Il était aussi  très estimé dans les monastères du tibet. Considéré comme le chien lion de la mythologie bouddhiste, on connaît des parchemins conservant leurs généalogies et attestant d’un véritable élevage. Son destin a été longtemps lié à celui de la noblesse, et il y a quelques siècles, les bouleversements sociaux réduisirent drastiquement cet élevage, qui se réorienta pour la viande et la fourrure.

    Sa langue bleue étant un critère de qualité, il ne fut cependant pas croisé, et c’est une race pure très ancienne qui fut découverte par les Britanniques. Ils en importèrent déjà à la fin du XVIIIe siècle, mais ce n’est qu’un siècle plus tard qu’une réelle importation commença et que le nom de chow-chow (phonétiquement tchao-tchao en anglais) fut adopté.

    Le chow-chow club anglais fut créé en 1890 et le standard décrivit tout simplement le champion Chow VIII, importé de Chine.

    Il est curieux de noter que si le standard n’a pratiquement pas changé, peu de chows-chows ressemblent encore à Chow VIII !
                                          Françoise BIVEL





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